L'islam en Egypte



Le terrorisme

L'Egypte fait face principalement à deux organisations terroristes, la Gamaa Islamiya et le Djihad Islamique.

La Gamaa Islamiya, le plus actif dans les années 90, est, en particulier, responsable de l'assassinat au fusil mitrailleur et à l'arme blanche d'une soixantaine de touristes à Louqsor le 17 novembre 1997 par six fous de Dieu. De même, la région de Mallaoui (300 km au sud du Caire) connut la terreur islamique de 1992 à 1998 où le nombre de morts s'est élevé à 1300. L'activité économique en a été paralysée (racket par les islamistes) mais semble reprendre peu à peu en 1999. Voir la description de la Gamaa Islamiya par l'armée des Etats Unis d'Amérique.

Le Djihad Islamique est responsable de l'assassinat du président Sadate en octobre 1981 et est actif dans le nord du pays. L'appel au cessez-le-feu, formulé par le chef spirituel de la Gamaa emprisonné aux Etats Unis, n'a pas été suivi d'effet. Voir la description du Djihad Islamique par l'armée des Etats Unis d'Amérique.

Un troisième mouvement fait aussi l'objet de la répression, les Frères Musulmans. Celui-ci cherche à afficher un rôle exclusivement politique, condamnant la lutte armée. Le mouvement, apparu en 1928, eut sa période de gloire en 1984 et 1987 où il recueilli, sous d'autres appellations, un réel succès électoral le plaçant premier parti d'opposition ce qui engendra son interdiction quelques années plus tard.

L'attentat de Louqsor (novembre 1997) est survenu deux mois après un autre attentat contre un bus stationné devant un musée du Caire. Neuf touristes allemands et leur chauffeur ont été tués. La réponse de l'Etat consiste en une répression forte et a conduit à incarcérer 10000 islamistes (30000 selon les islamistes).

Apostasie

Un pas supplémentaire dans l'intolérance musulmane a été franchi en 1996 avec le verdict prononcé contre un professeur de l'université du Caire accusé d'apostasie. La Cour de cassation du Caire a condamné l'universitaire et sa femme à divorcer, un blasphémateur ne pouvant être marié avec une musulmane. Cette étape grave signe ainsi la participation d'une partie des autorités au fanatisme musulman. Plus récemment, en août 1998, la minorité copte (5.8% de la population) fut victime d'agressions de la part de la police. Bien que se défendant d'exercer une quelconque discrimination entre musulmans et chrétiens coptes, le régime égyptien reste néanmoins appuyé sur la charia qui doit être l'élément principal de la législation (article 2 de la constitution).

Censure à l'Université américaine du Caire (De Volkskrant, 17 juin 1999)

L'Université Américaine du Caire (UAC) accueille 20000 étudiants, dispense des cours en anglais et est essentiellement destinée à l'élite avec des frais d'inscription élevés. Une grande partie de son financement provient des USA. Devant cette présence américaine, une réaction protectionniste s'est manifestée depuis quelques années. Mais la protection, bien compréhensible, de l'identité égyptienne a pris la forme d'un islamisme inquisiteur. Il y a deux ans, des attaques ont visé les habitudes et tenues vestimentaires occidentales des étudiants, puis ce fut au tour de la presse d'accuser l'UAC de constituer un vivier du Mossad, les services secrets israéliens. Plus récemment, la contestation est venue des étudiants eux-mêmes estimant certains ouvrages incompatibles avec l'islam. Une soixantaine de livres ont été censurés. Cette mainmise de la religion aura probablement des conséquences néfastes sur les projets d'extension de l'UAC à l'extérieur de la ville, les donateurs sont surtout américains et peu enclin à financer une université soumise à la censure musulmane.

La justice rejette une plainte pour apostasie (Yahoo! Actualités juillet 2001)

Accusée pour "atteinte à l'islam et mépris de la religion", la féministe Nawal al-Saadaoui a vu la plainte déposée par des islamistes décérébrés rejetée par le tribunal des Affaires Familiales du Caire le 30 juillet 2001. L'avocat des extrémistes musulmans, Me Nabih al-Wahch, avait déposé une plainte en avril 2001 contre Mme Saadaoui pour apostasie en demandant que la justice prononce son divorce avec son mari Chérif Hetata, sans son consentement bien entendu. La justice avait, en mai 2001, rejeté la plainte pour "atteinte à l'islam et mépris de la religion" mais avait poursuivi son investigation concernant la demande d'annulation du mariage. La capacité à demander l'annulation d'un mariage pour irrespect envers l'islam provient de la loi de la Hisba qui permet à quiconque, estimant l'islam décrié, de porter plainte au nom de la société. Nawal al-Saadaoui avait déclaré que le pèlerinage à La Mecque était "un reste de paganisme", affirmation suffisante pour engendrer les foudres des fanatiques. Elle est aussi l'auteur d'une quarantaine de livres abordant en particulier la condition féminine.

Condamnation d'homosexuels (Yahoo Actualités, novembre 2001)

Une cinquantaine d'homosexuels égyptiens ont été accusés de "débauche, mépris de la religion, fausse interprétation du Coran et exploitation de l'islam en vue de promouvoir des idées déviantes". La moitié d'entre eux à été condamnée le 14 novembre 2001 à des peines de quelques années de prison.



15 juillet 1999
mis à jour le 18 septembre 2001 et le 15 novembre 2001

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