Les bases spirituelles et religieuses du fascisme
Le fascisme italien affirme dans son discours martial et absolutiste la prééminence de l'Etat sur l'individu, vante le sacrifice des personnes et refuse l'hédonisme. C'est donc très logiquement qu'il se réfère à la religion afin, d'une part, de signifier à l'être humain sa futilité devant l'éternité, à laquelle le fascisme aspire, et d'autre part, de prendre pour modèle sa gestion autoritaire de la société. Les deux extraits de textes suivants en sont l'illustration où les principaux vecteurs d'émancipation sont rejetés pour leur préférer une vie de souffrance et de combat.
La doctrine fasciste, 1930 :
Chapitre 1
2. Conception spiritualiste
Aussi bien ne comprendrait-on pas le fascisme dans beaucoup de ses manifestations pratiques, soit comme organisation de parti, soit comme système d’éducation, soit comme discipline, si on ne le considérait en fonction de sa conception générale de la vie. Cette conception est spiritualiste. Pour le fascisme, le monde n’est pas ce monde matériel qui apparaît à la surface, où l’homme est un individu isolé de tous les autres, existant en soi, et gouverné par une loi naturelle qui, instinctivement, le pousse à vivre une vie de plaisir égoïste et momentané. L’homme du fascisme est un individu qui est nation et patrie, une loi morale unissant les individus et les générations dans une tradition et dans une mission, supprimant l’instinct de la vie limitée au cercle étroit du, plaisir, pour instaurer dans le devoir une vie supérieure, libérée des limites du temps et de l’espace : une vie où l’individu, par l’abnégation de lui-même, par le sacrifice de ses intérêts particuliers, par la mort même, réalise cette existence toute spirituelle qui fait sa valeur d’homme.
4. Conception éthique
Cette conception positive de la vie est évidemment une conception éthique. Elle englobe toute la réalité, aussi bien que l’activité humaine qui la domine. Aucune action n’échappe au jugement moral ; rien au monde ne peut être privé de la valeur qu’ont toutes choses en fonction des fins morales. La vie, par conséquent, telle que la conçoit le fasciste, est grave, austère, religieuse, elle est vécue tout entière dans un monde porté par les forces morales et responsables de l’esprit. Le fasciste méprise la vie commode .
5. Conception religieuse
Le fascisme est une conception religieuse qui considère l’homme dans son rapport sublime avec une loi supérieure, avec une Volonté objective, le fascisme est contraire à toutes les abstractions individualistes, à base matérialiste, genre XIXe siècle ; c’est pourquoi aussi il est contraire à toutes les utopies et les innovations jacobines. Il ne croit pas à la possibilité du « bonheur» sur la terre, comme le voulait la littérature des économistes du XVIIIe siècle ; aussi repousse-t-il toutes les conceptions téléologiques d’après lesquelles, à un certain moment de l’histoire, le genre humain parviendrait à un stade d’organisation définitive. Une telle doctrine est contraire à l’histoire et à la vie, qui est mouvement incessant et perpétuel devenir. Le fascisme veut, politiquement, être une doctrine réaliste ; pratiquement, il n’aspire à résoudre que les problèmes qui se posent historiquement d’eux-mêmes et trouvent ou suggèrent leurs solutions. Pour agir sur les hommes comme sur la nature, il faut entrer dans le cours de la réalité et se rendre maître des forces en action.
Pamphlet de propagande fasciste, 1929 :
Pourquoi l'Eglise est-elle considérée comme l'une des bases de la société nationale ?
Parce que la Religion est le patrimoine sacré des peuples et l'Eglise en est le pouvoir suprême.
Que reconnaît le Fascisme à l'Eglise ?
Le Fascisme lui reconnaît ce pouvoir suprême, son universalité, sa liberté nécessaire dans le domaine religieux, sa force morale immense, exercée dans le monde. Le Fascisme a imposé et impose dans la vie publique le plus grand respect pour l'Eglise.
Est-ce que l'Eglise a une signification particulière pour le Fascisme ?
Pour le Fascisme, la tradition latine et impériale de Rome est représentée aussi par le Catholicisme, qui est une idée universelle irradiant le monde depuis Rome.
17 janvier 2003
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