Utilisation non religieuse des églises :
Dijon montre l'exemple




Comme beaucoup de villes, Dijon connaît un nombre d'églises catholiques particulièrement élevé, beaucoup plus que ce qui est requis par la consommation locale. Mais contrairement à la plupart des municipalités, la Ville de Dijon contribue à réduire l'écart entre une offre de spiritualité démesurée et une demande sans cesse déclinante. Trop d'églises pour des catholiques aux rangs de plus en plus clairsemés. Ainsi, deux églises ont été affectées à des utilisations non religieuses : l'église Saint-Etienne est devenue la Chambre de commerce et d'industrie et le Théâtre Dijon Bourgogne a pris place dans l'église Saint-Jean. Il faut noter qu'aucune évocation du christianisme n'est présente sur la façade de Saint-Etienne : la croix a disparu ainsi que le bestiaire habituellement rencontré sur les façades et les porches des églises. Et une troisième église, Saint-Philibert, a été désaffectée.

Une rationalisation de l'espace occupé par les décombres du christianisme est donc possible, d'autant plus que ces édifices sont déjà la propriété des mairies. Dans le même temps, l'utilisation non religieuse des églises permet la conservation d'un patrimoine architectural souvent précieux. Débarrasser les églises du formol chrétien est aussi la concrétisation de pratiques qui avaient été observées lors de la Révolution et la Commune. Investies par le peuple, les églises étaient devenues de formidables lieux de débats avec un vrai exercice de démocratie directe.

L'exemple de Dijon montre qu'aucun obstacle ne s'oppose aux reconversions d'églises qui pourront devenir des lieux de culture (théâtres, musées, salles d'exposition ou de conférence), de divertissement (restaurants, salles de sport) ou acquérir des utilisations à caractère social (logements, aides diverses). La facilité de l'opération devrait encourager les maires à une meilleure gestion d'un espace, public, accaparé inutilement par le catholicisme. Les églises sont vides et les prêtres n'ont à leur charge ni le loyer, ni les réparations de lieux de culte dont ils ont la jouissance permanente...


29 janvier 2006


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