Depardieu lit saint Augustin à Notre Dame de Paris mais ignore l'essentiel (9 février 2003)




Il est de mode de citer les pères de l'Eglise ; qui n'a pas reçu la Grâce à Saint Sulpice ou n'est pas tombé en extase devant saint Augustin n'est qu'un pauvre hère en perte de sens. Le comédien Gérard Depardieu s'est livré à un exercice d'acrobate qui en a dupé plus d'un en lisant quelques passages soigneusement choisis de l'évêque d'Hippone à la cathédrale Notre Dame de Paris le 9 février 2003. La désinformation catholique à fonctionné à la perfection en contribuant à occulter ses écrits théoriques sur la guerre "juste", c'est-à-dire "sainte". Les réflexions de saint Augustin sur la nécessité de recourir à la guerre pour châtier l'infidèle ne sont pas des portions mineures de son œuvre. C'est ainsi qu'on avait pu voir s'en réclamer un collectif d'intellectuels des Etats Unis d'Amérique pour justifier le recours à la guerre contre le terrorisme musulman (Le Monde 15 février 2002). Gérard Depardieu s'est limité aux niaiseries habituelles qui enrobent le message de l'Eglise catholique pour mieux assurer sa pérennité.

Bruno Alexandre, auteur de l'excellent Eglise, qu'as tu fait de l'Evangile de la vie?, a promptement réagi à cette imposture par un texte révélant la portée réelle de la pensée de saint Augustin. Si l'information honnête n'était pas invitée en ce dimanche 9 février, le comédien y a par contre obtenu quelques indulgences réparatrices pour une carrière aux aspects parfois peu catholiques. C'est là le privilège des puissants de voir leurs fautes pardonnées par une déclaration d'allégeance tardive.



21 février 2003

    Contact