L'enseignement des religions à l'école: Régis Debray y est favorable




Dans un débat avec le jésuite Henri Madelin, le médiologue autoproclamé Régis Debray affirme, avec le calme mêlé de distance qui lui est coutumier, que la République a tout intérêt à organiser l'étude des religions à l'école: "A vouloir chasser l'étude du religieux de l'école publique, il se trouve confisqué par des écoles agressivement confessionnelles, c'est à dire identitaires. Le danger inverse est d'importer dans le champ de l'espace public les divisions de la société civile. Il semble impossible que soit dévolu aux religieux l'enseignement de la religion. Il doit revenir aux professeurs d'histoire, voire de philosophie. Mais si des religieux (curés, rabbins ou imams) satisfont aux conditions scientifiques de rigueur réclamées par la laïcité, pourquoi les exclure, a priori, des lycées et collèges? Ce ne serait toutefois pas en tant que curés, rabbins ou imams, mais en tant que spécialiste de tel ou tel domaine de connaissance".

Que cette opinion soit populaire dans une part de l'intelligentsia n'est pas vraiment surprenant, plus grave est le fait que son auteur se réclame de l'idéal laïque. La laïcité est menacée en son sein même par cette classe de faiseurs d'opinion se réclamant souvent de la gauche comme ce fut le cas pour la signature de la pétition de Témoignage chrétien par 70 personnalités fin 2000. Cette pétition s'opposait à la décision du Premier ministre français Lionel Jospin de remplacer héritage "religieux" par "spirituel" dans la Charte des droits fondamentaux de l'Europe.


Source : Marianne 12 novembre 2001



15 novembre 2001

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