Le Dalaï Lama à Paris :
L'art du bonheur a un prix
L'argent est un poids et le Dalaï Lama l'a compris mieux que tout le monde. Le saint homme aide les fidèles à s'en alléger pour accéder à l'essentiel et succomber à la passivité d'une religion qui se prétend philosophie pour se détacher du discrédit général jeté sur les religions.
Tenzin Gyatso, plus connu sous le nom exotique de Dalaï Lama, s'est échappé de Dharamsala en Inde l'espace d'une semaine pour venir prêcher à Paris du 11 octobre au 17 octobre 2003. Objectif de la croisade intitulée modestement L'art du bonheur : libérer les apprentis bouddhistes de l'asservissement de la société de consommation en les privant, précisément, de leur capacité à consommer, c'est-à-dire l'argent pour dire les choses plus simplement. Les tarifs ont, pour cela, atteint des hauteurs himalayennes : de 20€ la simple conférence pour l'amateur timide pas encore décidé à partir en quête du nirvana, à 260€ pour le fidèle déjà conquis par l'immobilisme de la secte. Avec aussi toutes les possibilités intermédiaires, forfait de 4 ou 5 jours ou option week end comme un séjour au ski, sans oublier les réductions pour les moinillons.
Nul n'osera s'étonner de tels tarifs étant donnée la stature du saint homme qui est au monde des mortels ce que les martiens sont aux terriens. La biographie donnée sur le site
des conférences indique fort à propos qu'il est la treizième réincarnation d'un esprit extraterrestre, c'est donc très sérieux : "Né le 6 juillet 1935 dans un petit village du nord-est du Tibet, Tenzin Gyatso est reconnu à 3 ans comme la réincarnation de ses treize prédécesseurs, manifestation terrestre de Tchenrezi, le bodhisattva de la compassion." 260€ n'est rien pour sentir l'aura de Tchenrezi.
8 novembre 2003
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