La persécution des coptes par les musulmans en Egypte
Les coptes sont les héritiers d'un christianisme très
ancien, implanté en Egypte bien avant la conquête musulmane
de 642. Constitués en Eglise nationale au concile de
Chalcédoine en 432, les coptes se distinguent alors de l'Eglise
byzantine en attribuant à JC une nature uniquement divine alors que
le reste de la chrétienté voit dans l'hypothétique
prophète à la fois un homme et un dieu. Cette question avait
suscité de nombreux débats et décisions contradictoires
au cours des premiers siècles de la chrétienté.
En dépit de cette ancienneté, les coptes représentent
6 à 10% de la population égyptienne (63 millions d'habitants)
et sont victimes de discriminations et assassinats par les musulmans,
surtout en Haute Egypte.
Des heurts ont eu lieu dès les années 70 et en juin 1981
dans la banlieue du Caire 14 personnes furent tuées lors
d'affrontements confessionnels. Mais c'est en 1992 que l'organisation
islamique Jamaa Islamiya (apparue en 1977 dans les universités
égyptiennes) lance sa campagne de terreur contre les
coptes, les juifs et les représentants de l'état. 14 coptes
sont tués par cette organisation en mars 1992 à Sanabou
(300 km au sud du Caire).
Cinq années plus tard en février 1997, neuf fidèles
coptes sont tués par des militants de la Jamaa Islamiya dans
l'église d'Abou Qourqas (région de Miniya). Mais ces
massacres ne sont pas des faits isolés, les agressions par les
musulmans étant nombreuses. Et pour aggraver la situation,
l'état ne fait preuve d'aucun effort pour arręter la
violence, organisant lui-même la discrimination contre les coptes.
Ainsi, la commune d'Al Hocheh (450 km au sud du Caire, 24000 à 50000
habitants dont une majorité de coptes) a connu des brutalités
policières en août 1998 suite à une enquête sur
le meurtre de deux coptes. 1200 coptes ont été
arrętés dont certains torturés pour, sans doute,
trouver des coupables non musulmans. Il en est résulté un
climat de tension extrême entre les deux communautés qui a
conduit à des émeutes en janvier 2000, jusque là
inégalées. Une altercation entre un copte et un musulman
a dégénéré en 2 jours d'émeutes qui
se sont étendues aux communes voisines avec un bilan de 25 morts
(dont 18 coptes et un musulman), 33 blessés et 80 maisons
incendiées. La passivité de la police porte là encore
une part de la responsabilité dans l'ampleur du massacre.
28 janvier 2000
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