Pour le droit à la libre critique des religions




Communication présentée au colloque organisé par l'AIME "Islam contre Islam" le 30 octobre à Paris


Je voudrais ici formuler une critique des religions qui ne se contente pas de dénoncer ce qu'on désigne comme des extrémismes mais qui s'intéresse vraiment à l'essence de la religion.

Actuellement, au nom du respect d'autrui ou de l'opinion d'autrui, la critique des religions devrait s'effacer au fur et à mesure qu'on s'approche du dogme ou de l'intimité des convictions des croyants. C'est une conception assez étrange puisqu'elle impose des limites à l'investigation et qu'elle borne la curiosité humaine. Le libre examen de quelque doctrine que ce soit n'est que l'expression la plus libre de la curiosité de chacun à démêler le vrai du faux, du mensonge ou de la tromperie. La croyance religieuse est une opinion comme une autre et elle mérite d'être examinée, débattue, dénoncée, contestée avec la virulence la plus irrespectueuse ou moquée avec l'humour le plus irrévérencieux. La religion c'est avant tout l'imposition d'un système politique qui exige la soumission et qui est bâti sur un fatras de superstitions. Ceci pour légitimer un système de privilèges au profit d'une caste.

A ce titre, la critique des religions doit pouvoir s'exercer en deux directions : une sur la domination des individus, les femmes, des mal pensants, avec l'arsenal répressif qui l'accompagne, et une autre d'ordre surnaturel avec le recours à des superstitions qui sont autant d'insultes à l'intelligence.

Dans le premier cas, aucun système ne peut se prévaloir du titre de démocratie si la loi d'un dieu absent est placée au-dessus de la loi établie par les citoyens. C'est pourtant ce qu'on a pu voir lors des manifestations musulmanes à Paris pour le port du voile à l'école. On y a proclamé, soit en brandissant le Coran, soit sur des banderoles, que la loi de dieu a priorité sur celles des êtres humains. L'individu n'est plus libre de s'exprimer sans la censure divine. La religion, c'est la première bénéficiaire, et bien souvent l'instigatrice, de l'interdiction de la liberté d'expression et de conscience. Derrière l'interdiction de la liberté d'expression, c'est toujours la conscience qu'on veut conformer. Au XIXème siècle, dans l'encyclique Mirari vos, le pape Grégoire XVI (1831-1846) avait condamné " cette opinion absurde et erronée ou plutôt ce délire, à savoir que doit être revendiquée pour chacun la liberté de conscience ". Le Vatican a toujours été très clair dans son refus du modernisme et des libertés individuelles, Pie IX reprendra ces même propos à la lettre près.

Aujourd'hui, la situation s'est inversée puisque, paradoxalement, c'est au nom de la tolérance et de la liberté d'expression qu'on veut interdire la critique des religions alors que ces valeurs ont été acquises contre les prophètes de tous bords. Quand elles ne peuvent plus faire taire les athées en employant la violence, les religions voudraient les faire taire au nom de la tolérance. C'est donc au nom de cette liberté d'expression que des fanatiques réclament le droit, par exemple, de faire leur prière dans des lieux publics qui ne sont pas prévus pour cela. Un exemple ahurissant avait été donné en 2000 dans les locaux du ministère de l'intérieur quand les futurs représentants du CFCM avaient interrompu une réunion pour effectuer leur prière. Autre exemple, cette fois dans des mairies de la région lyonnaise où, pendant la cérémonie du mariage civil, on a pu voir des personnes faire la prière dans la salle de la mairie. On voit bien là que l'occupation de l'espace fait partie de la stratégie de tout mouvement expansionniste. La critique des religions doit donc non seulement être possible dans la loi, mais doit aussi être pratiquée dans les faits. Le bilan tragique de siècles et de millénaires de monothéismes suffit à justifier une religiophobie catégorique. Néanmoins, les religions ne doivent pas être uniquement attaquées pour ce qui est habilement désigné comme leurs extrémismes qui, en fait, n'en sont pas. Ce sont bien leurs valeurs intrinsèques qui doivent être dénoncées avec la plus grande fermeté. C'est-à-dire les valeurs qui sont inscrites dans des textes dits sacrés. L'interprétation en forme de parabole est une tromperie qui est uniquement destinée à atténuer la violence du message originel. L'extrémisme religieux est en fait un intégrisme au sens où il est l'expression du message intégral de la religion et pas une extrapolation abusive des textes. Quand Torquemada ou Ben Laden massacrent les incroyants, ils ne le font pas en vertu d'un détournement de leurs textes de référence, ils le font en application fidèle de ce qui reste la plus éclatante des preuves de l'existence de dieu : son aptitude à exterminer, massacrer, détruire. Le Déluge pour exterminer la race humaine, c'est Dieu ; le port du glaive c'est Jésus ; le carnage à la guerre dont on nous dit qu'il est meilleur que l'impiété, c'est Allah.

Pourtant, critiquer les religions n'est pas jeter l'anathème sur les croyants. Les censeurs religieux prétendent systématiquement, surtout quand ils en appellent aux tribunaux pour museler la contestation, que critiquer une religion est une insulte envers les croyants. Mais a-t-on déjà reproché à quiconque de critiquer le Front National sous prétexte que beaucoup d'électeurs adhèrent à sa ligne idéologique et que cela constituerait une insulte pour eux ? Non, jamais évidemment. Que les cléricaux cessent d'utiliser cet argument spécieux pour défendre les religions ! Un individu ne se définit pas de façon unique et entière par son option spirituelle, contrairement à ce que souhaiteraient les fanatiques pour qui la foi religieuse est un englobant. La foi n'est qu'une des composantes de l'individu, sachant que dans la grande majorité des cas ce n'est qu'une partie infime du dogme qui est retenue par le croyant. Il y a très peu de croyants qui adhèrent à la fable d'Adam et Ève ou qui prennent pour réelle l'existence des djinns.

Ceci dit, la question de la cohérence des croyants qui n'adhèrent qu'à une partie seulement des textes dits sacrés n'est pas du ressort des incroyants. A eux de gérer leur adhésion partielle à un corpus dogmatique qui déclare lui-même qu'on ne peut l'amputer de tel ou tel passage. Est-ce qu'une religion peut se pratiquer à la carte ? Est-ce qu'on demeure juif, musulman ou chrétien quand on élimine prudemment dans les textes les propos les plus stupides ou barbares ? C'est aux théologiens d'y répondre. Leur métier consiste précisément à extraire du sens, ou inventer du sens, à partir de textes dont l'écriture est autant médiocre que hasardeuse.

Comme le dit René Pommier, auteur de nombreux textes pour la défense du libre examen des religions, si un chrétien, un juif ou un musulman a bien sûr le droit de dire tout le bien qu'il pense de sa religion et de prétendre qu'elle a été instituée par Dieu, les athées doivent avoir le droit de dire tout le mal qu'ils en pensent et notamment d'affirmer qu'elles sont une insulte à l'intelligence humaine. Les croyants ont le droit de nous présenter leurs croyances comme des vérités éternelles et divines ; nous devons avoir le droit de les regarder comme un tissu de stupidités anachroniques et de le dire sans aucun ménagement.

On vient de voir pourquoi les religions peuvent être soumises à la critique, on va passer maintenant à ce qui, dans les religions, prête effectivement le flanc à la critique.

Qu'il s'agisse du christianisme, de l'islam, du judaïsme, de l'hindouisme ou du bouddhisme, toutes les religions sont créées par et pour les mâles. Comme c'est par la sexualité qu'on culpabilise et asservit le mieux le fidèle, la femme, dans toutes les religions, sera la coupable désignée pour justifier les comportements masculins. La femme est le réceptacle tout désigné pour recevoir les flèches que lui enverra la morale religieuse. Plutôt que faire une liste des actes criminels que subissent les femmes actuellement, et entendre alors l'argument qui voudrait que les textes ont été mal compris, mal interprétés, on va se référer directement aux textes eux-mêmes. On va constater qu'ils sont très clairs et que l'argument de l'interprétation ou de la mise en contexte est une tromperie.

Comme examiner chaque religion serait assez fastidieux et redondant, je vais me limiter au cas de l'islam dont l'aversion des femmes est la plus démonstrative et la plus appliquée dans les faits actuellement. S'il est un verset coranique qui mérite d'être connu et qui exprime le mieux l'état de soumission de la femme, c'est le verset 34 de la sourate 4 (Les femmes). Dans ce verset, en quelques lignes, d'une part la femme s'y voit déclarée inférieure à l'homme en vertu d'une décision divine, un alibi toujours pratique, et d'autre part le mari reçoit non pas l'autorisation mais l'ordre de frapper son épouse quand elle est désobéissante : "34. Les hommes ont autorité sur les femmes, en vertu de la préférence que Dieu leur a accordé sur elles, et à cause des dépenses qu'il font pour assurer leur entretien. Les femmes vertueuses sont pieuses : elles préservent dans le secret ce que Dieu préserve. Admonestez celles dont vous craignez l'infidélité ; reléguez-les dans des chambres à part et frappez-les. Mais ne leur cherchez plus querelle, si elles vous obéissent. Dieu est élevé et grand." C'est suffisamment clair, personne ne peut sérieusement soutenir que c'est l'interprétation des incroyants qui est responsable du machisme extrême et de la violence de ce verset. C'est bien là la mission périlleuse des théologiens que de tenter d'extraire un contenu moderne et humaniste d'un fatras d'éructations aussi barbares.

Mais cet extrait du Coran, ou plutôt sa traduction, recèle une autre illustration, beaucoup plus insidieuse, de l'ampleur du mépris de la femme. Cette traduction est celle publiée par Gallimard en 1967 et elle a reçu l'imprimatur de l'Université d'Al Azhar au Caire. Du traducteur on connaît le patronyme, Masson, mais pas le prénom. Le prénom n'est indiqué nulle part dans l'ouvrage, ni dans la préface de Jean Grosjean, dont le prénom est cette fois bien indiqué, ni dans l'introduction ou la bibliographie. On n'a en fait que l'initiale du prénom, un D. Et la raison est simple : le traducteur est une traductrice, D. Masson est en fait Denise Masson. Il était impensable d'avouer qu'une femme, catholique de surcroît, avait pu réaliser une traduction du Coran, et une traduction reconnue comme étant de qualité. Dans un premier temps on affirme l'infériorité de la femme dans le texte coranique, et dans un second temps, quand les faits contredisent ce qui est écrit dans le Coran puisque une femme a effectivement traduit le Coran, on masque la réalité en cachant le prénom. On triche pour conserver à la religion une apparence de cohérence.

Un autre point qu'on ne peut pas passer sous silence, toujours dans le domaine sexuel, c'est la vie de Mahomet. Là aussi, il faut bien être conscient que beaucoup de pseudo-révélations de versets coraniques avaient pour simple objectif de légitimer son comportement envers les femmes. Je ne vais pas parler ici de sa dizaine ou quinzaine d'épouses mais je voudrais simplement mentionner en une phrase la plus jeune d'entre elles, Aïcha. Sous couvert de respect pour le "Prophète", on devrait s'interdire de dénoncer le fait que Mahomet a eu des rapports sexuels avec Aïcha qui n'avait pas encore dix ans. Dans un pays qui garantit la liberté d'expression, il faut pouvoir dénoncer ce genre de comportement.

Les femmes ne sont pas les seules cibles, les incroyants ou les adeptes d'autres mythes sont eux aussi victimes de discriminations sachant que le sort qui leur est le plus couramment réservé est la mort. Là encore les versets coraniques sont très nombreux : "La tentation à l'idolâtrie est pire que le carnage à la guerre" (sourate 2, 186, répété en II, 214). C'est un permis de tuer les polythéistes. De même dans l'Ancien Testament, la puissance de dieu se manifeste exclusivement par les massacres et les exterminations qu'il est censé produire. Il n'est donc pas très surprenant que l'islam se soit répandu avec une telle rapidité à la force du sabre et pas par le talent de la prédication. Mahomet lui-même a initié le mouvement en s'affirmant par la force avec des techniques qui relèvent plus de l'éradication de toute contestation ou du grand banditisme que du prêche pacificateur.

On pourrait objecter que ces propos sont obsolètes et qu'on ne saurait prôner, aujourd'hui, des actions similaires pour vaincre les incroyants. Pourtant, les attentats kamikazes constituent actuellement un moyen très facile de s'attaquer aux autres et on aurait tort de croire que l'islam est la seule religion à encourager à mourir en martyr. Le christianisme persiste aujourd'hui encore à faire l'apologie du martyre. En 2002, le cardinal Etchegaray, qui est président émérite du Conseil pontifical pour la justice et la paix, a déclaré sans la moindre gêne que "le sang des martyrs est la semence des chrétiens", "la fécondité d'une Église se mesure au nombre de ses martyrs" et "le martyre doit être l'horizon habituel des chrétiens, si l'occasion se présente". Le christianisme a donc besoin de la souffrance de ses propres adeptes pour croître. Si ces propos avaient été tenus par un dirigeant musulman en France, on peut facilement prédire que cela aurait fait la une des journaux. Or rien de tel ne s'est produit alors que cela était paru dans l'hebdomadaire Le Point.

En plus de cette apologie de la mort, la critique des religions doit aussi traiter l'autre point essentiel qu'est le recours au surnaturel. L'objectif est de mieux asservir l'individu, le lobotomiser et le dissuader de toute tentative d'émancipation. Les absurdités scientifiques abondent dans la Bible comme dans le Coran et souvent, quand on reproche au Coran ou à la Bible d'énoncer des stupidités, l'argument qui vous est rétorqué est une accusation d'intolérance ou de racisme. Les adeptes de ces mythes ont en fait beaucoup de peine à admettre que l'on soit réellement guidé par des motivations intellectuelles quand on conteste leurs croyances. Pour son salut personnel, il est beaucoup plus rassurant de se dire qu'on est victime d'intolérance ou d'attaques racistes plutôt que de reconnaître qu'on vous reproche effectivement de croire à des imbécillités. C'est précisément cela la cause des accusations d'islamophobie alors que ce terme d'islamophobie n'exprime rien d'autre que le dégoût et le rejet de l'islam en tant que religion, en tant que système de pensée totalisant. L'islamophobie c'est le rejet de l'islam, pas le rejet des musulmans ni le rejet des arabes ou des maghrébins. Dans le premier cas, les musulmans, dans leur immense majorité, sont loin d'adhérer à l'ensemble des diktats coraniques ou de calquer leur vie sur celle, supposée, de Mahomet, et dans le second cas, les arabes et les maghrébins sont loin d'être tous musulmans. C'est d'ailleurs une tromperie qui est entretenue par les fanatiques qui refusent de voir que quantité d'arabes et de maghrébins exècrent ce système puisqu'ils en sont les victimes, qu'ils soient athées, agnostiques ou autre. Leur donner la parole est précisément l'ambition de ce colloque. Tant que, en France, une personne d'origine arabe ou maghrébine ne pourra pas exprimer publiquement sa non-adhésion à l'islam, la liberté d'expression ne pourra pas être considérée comme acquise.

Paradoxalement, et c'est là qu'on en arrive à l'actualité, des organisations spécialisées dans l'antiracisme ont une grande responsabilité dans cette cabale pour dissuader de critiquer l'islam ou le judaïsme. La stratégie consiste à convoquer systématiquement devant les tribunaux quiconque ose considérer une religion comme un sujet de débat. Il faut pouvoir examiner librement l'islam sans être sali par l'accusation de racisme au même titre que la politique israélienne sans être accusé d'antisémitisme ou même les institutions. Une vraie démocratie, une vraie république devrait pouvoir s'honorer de permettre la libre contestation d'elle-même. Quand dans une société certains champs sont déclarés hors d'atteinte du libre examen, alors il y a danger pour la liberté d'expression et la démocratie. C'est pourquoi, contre les théocraties, la première piste à rejeter est celle de régimes autoritaires qui en arrivent à restreindre eux aussi la liberté d'expression et les droits humains. Même remarque, évidemment, pour cette forme d'athéocratie stalinienne qui a sévi en URSS.

Parmi ces organisations, on est abasourdi d'y trouver le MRAP avec la plainte contre Louis Chagnon, la Ligue des Droits de l'Homme avec le procès Houellebecq, la LICRA avec le procès contre Daniel Mermet, on a eu aussi la cabale contre Claude Imbert pour avoir déclaré qu'il se sentait "un peu islamophobe". Pour ma part, je vous l'avoue, je me sens pleinement islamophobe, autant que judéophobe, christophobe ou autre. Parmi ces nouveaux inquisiteurs, il faut aussi citer le sociologue Vincent Geisser qui a réussi l'exploit d'inventer le concept de "musulman islamophobe" et de "musulmans facilitateurs d'islamophobie". Selon Geisser, un musulman qui dénonce le fanatisme musulman c'est un islamophobe, un raciste, un suppôt du Front National. Quant au christianisme, il n'est évidemment pas en reste. Il a lui aussi recours à ce genre d'intimidation par l'intermédiaire de deux associations : Croyances et Liberté, une émanation de la Conférence des Évêques de France, et l'AGRIF, c'est-à-dire l'extrême droite catholique.

Il nous reste maintenant à proposer quelques pistes pour repousser les gourous dans l'obscurité de leurs temples.

En premier lieu, on aurait intérêt à populariser l'anthropologie et l'étude de l'évolution des religions et l'islam en particulier. Par ce biais, on admet d'abord que l'islam est un sujet d'étude ce qui sera un vrai saut intellectuel pour certains, et, implicitement, que la religion procède d'un facteur humain. C'est-à-dire que la religion est un besoin a posteriori pour les individus plus qu'une vérité originelle préexistante. D'autre part, examiner l'évolution des mythes est la meilleure stratégie contre l'illusion de religions éternelles et inchangées. Si on fait l'observation que les mythes rencontrés à la surface de la Terre ont tous recours aux mêmes recettes, ça va leur enlever leur prétendue unicité puisque celle-ci se trouverait donc très répandue.

Mais le domaine qui est sans doute le plus déconcertant pour les fanatiques est celui de l'étude de la langue des textes, de leur constitution, de leurs origines. Par exemple, le fait de révéler que le Coran contient quantité de locutions qui ne sont pas d'origine arabe et que la langue arabe elle-même était en évolution lors de sa confection, ça va détruire instantanément l'illusion d'un Coran écrit parfaitement en arabe et venu directement du ciel. Il y a quantité de répétitions dans le Coran pour la simple raison qu'il est plus facile de convaincre de la véracité d'une affirmation en la répétant jusqu'à l'indigestion que par l'élaboration d'un raisonnement forcément long et complexe qui demandera plus d'efforts à l'auditoire. Le Coran c'est aussi le labyrinthe des versets abrogés et des versets abrogeants.

Une autre perspective consiste à libérer les consciences de la propagande mensongère d'un antéislam qui n'aurait été que ténèbres et ignorance. Il est très révélateur de l'obscurantisme actuel, et j'insiste sur le mot actuel, de voir le succès de cette affabulation. Avant l'islam il y avait aussi des structures sociales, de la poésie, des contes, des savoirs, de l'art, une architecture, etc. Ce n'était pas le néant contrairement à ce que croient les fanatiques. Ils n'ont qu'à aller à Petra en Jordanie ou à Palmyre en Syrie pour s'en rendre compte. De la même manière, il existe une littérature contemporaine de l'islam mais non musulmane avec quelqu'un comme Omar Khayyam.

En conclusion, je redirais donc que face aux accusations de racisme et d'intolérance, les athées et les agnostiques doivent persister à pratiquer la critique la plus virulente des religions, sans timidité. Cependant, la critique des religions ne sera efficace que si on se débarrasse définitivement de la tentation d'excuser leurs actes ou propos violents par les errements de quelques individus qui en auraient détourné la doctrine. C'est-à-dire qu'on déplace la faute de l'institution vers l'individu. C'est ce que fait le Vatican à chaque pseudo déclaration de repentance. Les propos d'amour et de paix qu'on trouve dans les religions seraient la vraie parole de dieu alors que les appels au meurtre seraient l'expression des maux habituels de l'espèce humaine. Non, tout ça n'est pas cohérent, on ne peut pas scinder des textes dogmatiques à sa guise. Il faut être bien conscient que l'expression d'"extrémisme religieux" est un non-sens puisqu'elle est l'expression fidèle du racisme, de la misogynie et des appels au meurtre inscrits dans les textes. Il faut pouvoir le dénoncer et il faut continuer à réaffirmer, encore et encore, le refus du délit de blasphème.


2 novembre 2004


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