L'utilisation non religieuse de l'ancienne église Saint-André à Chartres





Vue générale de l'ancienne église Saint-André
A Chartres, le prestige de la cathédrale attire autant les Témoins de Jéhovah que des cohortes de jeunes scouts (il y a les bleus, les jaunes, etc.), grisés par le passé très chrétien de la ville. Néanmoins, les touristes sont présents en plus grand nombre et les offices dans la cathédrale rassemblent en fait bien peu de catholiques. A Chartres comme ailleurs, le christianisme devient donc une coquille vide qui éblouit plus par la splendeur de ses bâtiments et œuvres d'art que par les superstitions et la force brute dont ils étaient les vecteurs.

La ville de Chartres, ayant bien mesuré le désintérêt croissant pour le culte catholique, peut s'enorgueillir d'avoir réalisé une reconversion réussie d'une ancienne église romane en une très belle salle pour diverses animations. L'église Saint-André, située en contrebas de la cathédrale et jouxtant l'Eure, a été construite au 12e siècle puis fut désaffectée à la Révolution avant de subir diverses dégradations au 19e siècle, époque au cours de laquelle elle avait aussi été transformée en magasin à fourrage. Récemment, l'ancienne église a bénéficié de travaux de restauration de qualité pour devenir un lieu agréable, lumineux, mettant en valeur son volume intérieur, loin de la vocation mortifère et doloriste initiale qui sied à tout édifice catholique. Le lieu abrite maintenant des expositions et des concerts. Et c'est avec un plaisir non dissimulé pour le mécréant que le bâtiment a été dépossédé, à son sommet, de la croix chrétienne, cet antique instrument de torture qui fait la joie morbide de la papauté depuis bientôt deux millénaires.


Vue intérieure
 
La charpente

Voir aussi l'affectation d'églises à des usages non religieux à Dijon, Sarlat et l'enjeu actuel.


24 août 2006


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