Charlie Hebdo relaxé
Le comique de répétition paie : non content d'avoir reçu une gifle pourtant très pédagogique en 2002 lors du procès de Michel Houellebecq, les fanatiques en ont pris une seconde au procès de Charlie Hebdo. Après une joue, l'autre...
Comparaissant les 7 et 8 février 2007 pour avoir publié les dessins danois sur la vie de Mahomet, Charlie Hebdo a été relaxé le 22 mars. L'affaire est donc close. Du moins pour la Mosquée de Paris qui, dans un exercice d'acrobatie autorisé par le jugement du président Jean-Claude Magendie, s'est réjouie du jugement. Les nuances ajustées dans le texte final lui laissent entrevoir une porte de sortie et ménagent sa susceptibilité. Par contre, l'Union des organisations islamiques de France a annoncé qu'elle allait faire appel. La gifle suivante chauffe déjà.
Une humiliation de l'UOIF en appel ne sera pas de trop pour asséner que, non, décidément non, les fantaisies mono et poly-théistes ne sont pas respectables a priori; un examen préalable de leur doctrine doit en décider. Non, la langue et la plume libres ne se prosterneront pas devant une illusion sans avenir, faite de menaces et d'obscurantisme. La pensée libre ne reçoit pas ses ordres de superstitions dont l'autoritarisme est une condition de survie. Que les glapisseurs de dieu, comme les présentaient les surréalistes, rentrent à la niche; qu'ils y cajolent leurs chaînes. Et qu'en silence ils rongent leurs reliques ou fassent leurs ablutions dans une eau bénite dans laquelle continueront à s'ébrouer joyeusement les chiens d'infidèles.
2 avril 2007
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