Le Conseil Français du Culte Musulman condamne les agressions de personnes "innocentes" : la porte est-elle ouverte pour châtier celles désignées comme coupables ?
L'annonce du film "Innocence of Muslims" ("L'innocence des musulmans") génère depuis quelques jours une multitude de réactions extrêmement violentes dans plusieurs pays soumis à l'islam avec plusieurs morts : Benghazi (Lybie), Sanaa (Yemen), Tunis, le Caire, Téhéran, Casablanca, Tunis, Khartoum. Le film est une charge contre l'islam d'une nullité totale sur le plan technique, dont l'auteur serait un extrémiste copte vivant aux États-Unis d'Amérique (un extrait en anglais est visible ici à partir de 2 min 15 sec). Mahomet y est présenté comme un homosexuel, un "connard" ("bastard"), un pédophile, un criminel sanguinaire. Il semble que les acteurs aient été trompés sur l'essence du film par la réécriture du scénario et la réalisation de doublages dont ils n'ont pas été informés (AFP et Libération, 13 septembre 2012).
Incapables de n'opposer à la contestation de leur religion que le silence ou le mépris, les musulmans fanatiques ont livré les violences habituelles qui accueillent chaque dépêche de presse hostile au Coran ou à Mahomet. Par ce déchaînement de haine, ils ont donc paradoxalement confirmé la nature intrinsèquement intolérante et violente de leur religion. Le Conseil Français du Culte Musulman, désireux d'appeler au calme, s'est rengorgé d'un communiqué ambigu le 13 septembre dans lequel on trouve ce chef d'œuvre de double langage :
"Il est indigne de prétendre défendre la dignité de l’islam en portant atteinte à la vie de personnes innocentes"
Ne pas frapper les personnes "innocentes", certes, bravo, magnifique. Mais qu'en est-il des personnes qui pourraient être désignées comme coupables ? Comme en religion, un écrit, une parole ou un dessin non consensuel transforme illico son auteur en coupable, le CFCM, par cette épithète malheureuse, autorise-t-il implicitement qu'un justicier lui réserve, entre deux prières, le sort de son choix ?
Ce n'est pas la première fois que le CFCM ne s'insurge que contre les agressions de personnes "innocentes" en oubliant celles qui pourraient être considérées comme coupables par n'importe quel croyant très imbibé de ses mythes. Dans l'article "Le terrorisme n'a pas de religion", le CFCM exprime, par trois fois, son refus des agressions d'innocents mais n'a pas un mot sur les assassinats de "coupables", ce qui évite de donner une définition trop restrictive de cette culpabilité :
- "Il est nécessaire d’attirer l’attention sur le fait que le terrorisme contre des civils innocents, que ce soit par une agression classique ou par des moyens suicidaires, n’est en aucun cas permis par l’Islam." ;
- "l’Islam n’autorise, pour quelque raison que ce soit, le terrorisme contre les non-combattants et les gens innocents." ;
- "il est de notre devoir de coopérer les uns avec les autres pour parvenir au bien et ce, afin de faire cesser toute forme de terrorisme, d’agression et de violence contre les innocents."
Sur une autre page présentée comme un "non" au terrorisme, le CFCM se réfère à un pseudo érudit qui "déclare avec force que l’islam interdit le terrorisme et le meurtre d’innocents". Même précaution de vocabulaire à la Ligue Islamique Mondiale qui, en septembre 2003, rappelle que provoquer "la mort de gens innocents" fait "partie des grands péchés" (oumma.com, 14 septembre 2003). Et le président égyptien Mohammed Morsi a entonné le même air en claironnant que "tuer des innocents n'est pas accepté par l'islam" à propos de l'attaque contre le consulat des États-Unis à Benghazi (Le Figaro, 14 septembre 2012). Ici encore, motus sur les personnes qui recevraient le statut de coupables.
Quiconque craint de passer pour coupable sait donc à quoi s'en tenir de la part de ce troupeau de manipulateurs.
16 septembre 2012
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