Non à la charia au canada : succès du rassemblement parisien
et abolition des tribunaux religieux en Ontario !
8 septembre 2005 : compte rendu du rassemblement à Paris
La charia au Canada n'est plus une affaire exclusivement canadienne.
Une mobilisation internationale est parvenue, le jeudi 8 septembre 2005, à
alerter l'opinion publique sur la démission de la démocratie
canadienne face à la possibilité de régler certains différends par
des tribunaux islamiques. Une délégation féministe et laïque,
composée de Michèle Vianès (Regards de Femmes) coordinatrice pour la
France, Azar Majedi (Organisation pour la libération de la femme en
Iran), Fadela Amara (Ni putes ni soumises), Bernard Teper (Union des
Familles Laïques) et Mustapha Ghouila (secrétaire de l'Association nationale des élus de banlieue), a été
reçue à 11 h 30 par l'ambassade du Canada à Paris pendant qu'une centaine de
manifestants étaient rassemblés à proximité. L'entretien a permis de
demander l'abolition de la loi d'arbitrage de 1991 qui autorise des
arbitrages religieux par des conseils d'imams. Ce système fonctionne
en Ontario depuis 1995 et la création d'un Institut Islamique de
Justice civile a été rendue publique en 2003. Cet institut stipule
que "tous les bons musulmans ont l'obligation de ne s'adresser qu'à
cette instance".
Michèle Vianès s'est vivement félicitée du succès de la mobilisation;
des centaines de lettres ont interpellé le gouvernement canadien.
Elle a annoncé que cette journée ne saurait constituer un
aboutissement. La mobilisation doit se poursuivre jusqu'à la
suppression de cette loi d'arbitrage inique. Azar Majedi, qui lui a
succédé au micro, est bien connue des défenseurs de la laïcité
puisqu'elle a déjà participé à deux réunions publiques à Paris, l'une
en février 2004 contre les signes religieux à l'école et l'autre en
octobre 2004 contre l'oppression islamique. Azar Majedi a insisté sur
les similitudes entre les islamistes iraniens, irakiens, afghans et
ceux qui, en Ontario, font craindre le pire et sont parvenus à
endormir la conscience des démocrates. C'est précisément cette cécité
devant l'oppression des femmes que Fadela Amara a fustigé dans une
intervention vibrante. Comme "les islamistes on les connaît et on
sait répondre à leurs discours fascistes", il faut exercer la plus
grande vigilance envers leurs soutiens, associations comme
intellectuels, qui font preuve d'une dangereuse complicité envers le
fascisme islamique. Fadela Amara n'a pas caché son
côté "franchouillard", fière d'être née en France, son pays.
Libération des femmes et défense de la laïcité sont inséparables pour
la présidente de Ni putes ni soumises. Quant à Bernard Teper, il a
inclus l'adoption de la charia au Canada dans la problématique plus
large d'un néolibéralisme toujours plus conquérant qui s'accommode
fort bien des communautarismes religieux. Scinder la société en
autant de groupes distincts est une stratégie habile pour casser les
solidarités, affaiblir l'individu et multiplier les profits au
détriment de l'universalisme. A l'image du succès de la campagne
initiée par l'UFAL en 2003 pour une loi contre les signes religieux à
l'école, le président de l'UFAL a conclu son intervention en
indiquant lui aussi que cette journée n'est que le début d'une
mobilisation de masse qui ne se terminera qu'avec l'interdiction des
tribunaux religieux au Canada.
Auparavant, pendant la rencontre à l'ambassade, Pierre Cassen (UFAL),
qui animait le rassemblement, avait appelé les participants à ne pas
céder aux intimidations des islamogauchistes, ces complices de
l'islam politique. L'ancienne ministre Corinne Lepage (Cap 21)
s'était, pour sa part, émue de l'incroyable décision de justice qui a
relaxé l'imam Bouziane de Vénissieux au prétexte que ses propos
appelant à frapper les femmes sont contenus dans le Coran. Une bonne
dizaine d'interventions, comme celles de représentantes de « 20 ans
Barakat », du Planning Familial, du collectif « Ruptures », de la
Licra, d'élues municipaux parisiens, d'une représentante du PRG et
d'autres militantes féministes ont montré la diversité et la richesse
de ce premier rassemblement.
La campagne pour l'abolition de la loi d'arbitrage de 1991 et
l'interdiction des tribunaux religieux au Canada a, ce 8 septembre,
effectué un pas immense en sensibilisant les autorités canadiennes
sur, au mieux, leur légèreté et, au pire, leur servilité à l'égard
des islamistes. Les passages de Michèle Vianès sur des radio et
télévision canadiennes augurent d'un bon écho dans ce pays. Mais pour
vaincre, la mobilisation doit s'étendre et s'amplifier car la
situation canadienne pourrait ne pas être exceptionnelle : le canal
Sarkozy - UOIF - Conseil Européen de la fatwa pourrait, en France,
inciter certains à réclamer d'autres formes de spécificité religieuse.
La déclaration lue par Michèle Vianès à l'issue de la rencontre à l'ambassade du Canada et le compte rendu du rassemblement par Michèle Vianès (document Word)
11 septembre 2005 : abolition des tribunaux religieux en Ontario
Une grande victoire pour la mobilisation internationale contre la charia au Canada !
Communiqué de presse de l'association Regards de femmes :
"A la suite des Manifestations du 8 septembre 2005 au Canada et en Europe contre les tribunaux islamiques de justice civile en Ontario, le gouvernement de l'Ontario a aboli les tribunaux religieux dans son Etat.
Le premier ministre de l'Ontario, Dalton Mc Guinty, a déclaré le 11 septembre 2005 : " Il n'y aura plus de " sharia law ", plus d'arbitrages religieux. La loi sera la même pour tous. "
C'est une victoire pour tous les féministes et laïques qui se sont battus au coté des femmes canadiennes de confession ou de filiation musulmane.
Les associations, les élus, les partis politiques, les citoyens et citoyennes de notre pays avaient dénoncé dans les centaines de messages remis à l'Ambassade du Canada le 8 septembre :
- l'abus de faiblesse à l'encontre des femmes musulmanes
- la stratégie manipulatoire de l'islam politique pour tenter de faire reculer dans les pays de droits positifs les droits fondamentaux des personnes, sous prétexte de "relativisme culturel". Avec pour objectif : pouvoir opprimer leurs coreligionnaires, à commencer par les femmes.
Les médias canadiens avaient largement relayé notre manifestation.
Nous poursuivrons le combat, ici et ailleurs, pour que toutes les femmes de la planète ne subissent plus les traditions théocratiques patriarcales."
20 septembre 2005
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