L'Église catholique attaque un rationaliste indien pour avoir révélé la supercherie d'un miracle





L'Église catholique est un poison éternel. Les arguments prétendant que, aujourd'hui, l'Église n'a plus le visage d'antan, celui de Torquemada et de Pie IX, qu'elle s'est convertie au progrès et à la liberté individuelle (certains osent affirmer qu'elle en a été le précurseur), qu'elle est plus proche de l'essence d'un christianisme purifié, sont à ranger, au mieux, dans la catégorie des niaiseries, et au pire, dans celle des manipulations. La succursale indienne de la secte vaticane est venue rappeler récemment que ses méthodes historiques, abondamment appliquées en Europe, sont toujours en vigueur pour faire taire quiconque s'oppose à son obscurantisme.

Sanal Edamaruku, président de Rationalist International, est en train d'en faire l'amère constatation. Depuis de nombreuses années, il s'active à démasquer gourous et charlatans qui pullulent en Inde, aussi bien en intervenant sur le terrain que dans des émissions de télévision (voir un article paru dans Le Monde le 12 novembre 2011). Il diffuse aussi le bulletin électronique de l'association, dont la traduction en français a été assurée pendant longtemps par des lecteurs d'atheisme.org.

En mars 2012, Sanal Edamaruku s'est attiré la haine d'une cible supplémentaire, dont le poids et la rancune sont autrement plus importants que ceux de guérisseurs individuels. Dans une église de Mumbai, des gouttes d'eau s'écoulaient régulièrement sur les pieds de Jésus, ce qui attirait une foule en quête d'eau bénite. Le phénomène fut aisément expliqué par Sanal Edamauruku : un système d'écoulement des eaux près d’une pièce pour le lavage faisait parvenir les gouttes par capillarité sur les pieds du mythique crucifié, c'est-à-dire un simple problème de plomberie. Dans l'histoire de la chrétienté, les miracles d'origine aquatiques sont innombrables et sont toujours parvenus à abuser des foules de croyants disposés à gober ce genre d'ânerie.

Vexé de voir son arnaque ainsi révélée, Agnelo Gracias, évêque auxilaire de Mumbai, a alors lancé une véritable chasse juridique contre le rationaliste en encourageant le dépôt de plainte contre lui. La canaille romaine catholique tenait là son blasphémateur, son hérétique, son athée, et libéra son courroux le plus intime, le plus sincère, la version catholique bimillénaire de la tolérance et du dialogue. L'opposition d'une secte puissante est une chose, les ennuis juridiques en sont une autre et c'est ce pas douloureux qui vient d'être franchi : le 4 juillet des policiers sont venus au domicile de Sanal Edamaruku pour procéder à son arrestation. Par chance, l'homme était absent mais l'opération ne semble pas abandonnée pour autant.

Tous les détails sont dans les bulletins de Rationalist International :
- Attaques contre Sanal Edamaruku !, 10 avril 2012 (en français). Comme il a déconstruit le miracle du Jésus qui suinte à Mumbai, les chefs d’une Eglise catholique assoiffée de vengeance menacent Sanal Edamaruku d’un procès pour blasphème.
- La police au domicile de Sanal, 6 juillet 2012 (en français). Des officiers de la Police de Delhi sont venus au domicile de Sanal Edamaruku pour l'arrêter. Ils ont obéi aux ordres d’un tribunal de Delhi pour exécuter une décision de la Cour de Mumbai (deuxième plus haute Cour Criminelle).
- et de nombreux autres articles en anglais sur rationalistinternational.net.



13 juillet 2012

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