Blasphème : des hindous font plier un marchand de chaussures
Le délit de blasphème est en train de revenir, sinon dans la loi, du moins dans les faits. Le fabricant de chaussures français Minelli a plié devant la colère des hindous de l'association britannique Hindu Human Rights (noter l'astuce qui consiste à dénommer comme "droits humains" le regroupement d'individus sectaires). Au motif que l'effigie du dieu imaginaire Rama était représentée sur les chaussures, cette association a multiplié les pressions pour que le chausseur renonce à leur commercialisation. Et le chantage a payé puisque Minelli a présenté ses excuses aux fanatiques. Pire, Minelli aurait renvoyé "toutes les chaussures restantes afin qu'elles soient détruites selon les traditions et sensibilités hindoues" (Libération 1er septembre 2005).
Certes, représenter une divinité exotique sur des chaussures s'inscrit complaisamment dans une mode du mysticisme et de l'ésotérisme qui sait faire vendre. Cependant, la facilité avec laquelle les menaces de polythéistes, comme de monothéistes, parviennent à leurs fins est extrêmement alarmante. Contre le délit de blasphème, une seule réaction à envisager : blasphémer.
20 septembre 2005
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