Chaque vendredi, le quartier parisien de Barbès s'oriente vers La Mecque
Des mosquées à ciel ouvert sur la voie publique
Le quartier de Barbès, dans le 18e arrondissement de Paris, abrite plusieurs lieux de culte musulmans dont deux disposent d'une très forte affluence chaque vendredi lors de la prière de Dhor. Au mépris de toute réglementation, des centaines, voire plus d'un millier, de musulmans réquisitionnent les rues voisines pour se prosterner en direction de La Mecque. Il est à noter que seuls les hommes participent à la prière, rares sont les femmes qui sont vues dans le quartier à cette heure fatidique... La chaussée comme les trottoirs ne sont plus praticables et le passant se voit contraint de modifier son trajet s'il ne veut pas "heurter" la foi des croyants. La police est curieusement absente alors qu'elle y est omniprésente habituellement du fait du trafic de drogue et de la prostitution qui y sont pratiqués. Il faut probablement y voir l'héritage de la méthode Sarkozy qui préférait flatter les fondamentalistes plutôt que faire respecter les principes laïques.
Située à l'angle de la rue Polonceau et de la rue des Poissonniers, la mosquée El Fath diffuse ses prêches du vendredi jusque dans la rue à l'aide de haut-parleurs, ceci afin d'abreuver les très nombreux fidèles agenouillés. Ceux-ci bloquent complètement la rue Polonceau en investissant le bitume et occupent les trottoirs des deux côtés de la rue des Poissonniers. Les passants n'ont alors d'autre solution que de marcher sur la chaussée en évitant les voitures qui continuent à s'y déplacer... Les retardataires continuent à s'agglutiner à la masse compacte après le début de la prière ; ils ont amené des bouteilles d'eau pour procéder aux ablutions (pieds, mains, visage). Pendant ce temps, des urnes passent dans l'assistance pour récolter des fonds. L'affluence est telle que les croyants occupent le trottoir jusqu'au boulevard Barbès, à la limite de la voie de circulation : cette fois les piétons sont obligés de se déplacer sur la chaussée du boulevard avec les conséquences désastreuses que cela peut avoir sur la circulation automobile qui y est très importante. Quid de cette affirmation maintes fois clamée par les "responsables" de l'islam de France que les musulmans doivent obéir aux lois du pays dans lequel ils résident ? Mais Allah n'a que faire du code de la route.
À un jet de pierre de la mosquée El Fath, celle de la rue Myrha bénéficie du même irrespect envers l'utilisation de l'espace public. La mosquée Khaled Ibn El Oualid étant située au numéro 28, la rue Myrha est bloquée avec des barrières depuis le croisement de la rue Léon jusqu'à la rue Stephenson et le sol est jonché de tapis de prières bigarrés. Les responsables disposent-ils d'une autorisation de la préfecture pour en interdire le passage ? Les fidèles se pressent sur la chaussée et sur les trottoirs, l'accès des riverains à leur domicile étant fortement compromis par cette foule prosternée approximativement vers La Mecque. Les prostituées d'Afrique noire déguerpissent à l'approche de l'heure de la prière. On jugera opportunément de la pureté de la doctrine professée à la mosquée de la rue Myrha par le souvenir de son plus célèbre imam : le cheikh Abdelbaki Sahraoui, un des fondateurs du FIS, assassiné dans la salle des prières de la mosquée en juillet 1995.
On ne peut que s'interroger sur l'attitude irresponsable de la police qui déserte le quartier face à cette réquisition de l'espace public ainsi qu'au regard des troubles provoqués pour la circulation automobile (risque d'accidents pour les piétons dans la rue des Poissonniers et sur le boulevard Barbès). Les prières du vendredi effectuées dans la rue ont déjà donné lieu à une agression en juillet 2003 devant la mosquée Omar, rue Jean Pierre Timbaud dans le 11e arrondissement. Il est urgent qu'un terme soit définitivement mis à ces pratiques. Dans sa réflexion pour résoudre ce problème, la Mairie du 18e arrondissement envisage un agrandissement de la mosquée de la rue Polonceau (compte rendu du Conseil du 18e arrondissement du 13 janvier 2003) et un transfert de celle de la rue Myrha. Dans un premier temps, elle avait envisagé d'utiliser un ancien garage municipal pour ce déplacement ! Mais elle a dû y renoncer par la suite (compte rendu du 1er décembre 2003). Le maire du 18e arrondissement est le socialiste Daniel Vaillant, ancien ministre de l'Intérieur.
Les rues et trottoirs occupés sont en vert.
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21 juillet 2004
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