L'Arabie Saoudite déclare que l'athéisme est du terrorisme

La sympathique Arabie Saoudite vient de démontrer une fois de plus à quel point l'islam qui l'inspire œuvre à l'amitié entre les peuples. Le danger est partout et la mère patrie du Coran a prudemment donné sa nouvelle définition du terrorisme. Comme on n'est jamais trop prudent, les catégories de la population concernées comprennent bien sûr les islamistes poseurs de bombes mais aussi les athées et les défenseurs des libertés ! Rapporté par Human Rights Watch, le royaume définit comme terrorisme "l'appel à la pensée athée dans toutes ses formes, ou la remise en question des fondements de la religion islamique sur laquelle ce pays est établi". Ce qui a le mérite de la clarté. Inutile de l'ajouter dans le Coran, cela y figure déjà.

Affirmer que la notion fantaisiste d'Allah n'est qu'un triste produit de l'imagination relève donc de l'atteinte à la sureté de l'État saoudien. Il n'en faudrait pas plus se convaincre que les fondations de celui-ci ne sont pas très solides, voire reposent sur un fatras de superstitions consolidé par un totalitarisme archaïque, un obscurantisme tenace et un népotisme sans faille.

Contre tout cela, tout le monde sait que rien ne doit être attendu de nos responsables pour condamner la pétromonarchie saoudienne. François Hollande comme Nicolas Sarkozy ont mieux manié le sabre qu'ils n'ont parlé des libertés fondamentales lors de leurs déplacements dans le riant royaume. Au lieu de se chamailler avec les rois du pétrole, la France ferait mieux de signer la Déclaration islamique des Droits de l'Homme, profession de foi certainement beaucoup plus utile pour vendre des TGV, des avions Rafale ou des clubs de football.

François Hollande le sabre à la main lors de sa visite en Arabie Saoudite (vidéo sur francetvinfo.fr, 30 décembre 2013)




Idem pour Nicolas Sarkozy quand il s'est y rendu (Le Monde, 16 janvier 2008)




Le drapeau saoudien et son fameux sabre dans les rues de Paris le 11 février 2006