Mosquée d'Asnières : Sarkozy jette la première pierre




Il ne s'agit pas d'un nouvel acte "islamophobe" ou d'une lapidation-règlement de compte au sein du CFCM mais d'une banale marque d'amitié de Nicolas Sarkozy envers un islam qu'il souhaite désespérément français. L'ancien ministre des cultes, et ami déclaré de l'UOIF, a posé le 11 octobre 2004 la première pierre de l'agrandissement de la mosquée d'Asnières, un évènement mineur amplifié ainsi à dessein. Sarkozy n'a toutefois pas été le seul valet à apporter sa pierre à l'édifice branlant de l'islam de France, que n'assure aucune fondation solide. Une cohorte d'élus a suivi pieusement le président du Conseil Général des Hauts de Seine : Manuel Aeschlimann, Député-Maire d'Asnières, Roger Karoutchi, Sénateur des Hauts-de-Seine, Conseiller régional, Georges Mothron, Député-Maire d'Argenteuil. Avec, naturellement, l'inévitable Dalil Boubakeur toujours prêt à afficher son sourire sur les photos officielles... A défaut de disposer d'un auditoire réel chez les musulmans, Boubakeur cultive sa proximité du pouvoir, des pouvoirs.

Ce choix de Sarkozy n'obéit pas à une soudaine hallucination sur les bienfaits de l'islam, celui qui se définit comme catholique est trop calculateur pour cela. La proximité affichée avec l'islam, comme avec le judaïsme, est en fait le meilleur des discours antilaïques. Nicolas Sarkozy n'avait pas craint de dénoncer en 2003 "l'intégrisme laïque". Par ses liaisons dangereuses avec l'UOIF, ses déplacements dans plusieurs mosquées françaises et sa rencontre avec le Cheikh Tantaoui au Caire, Nicolas Sarkozy est l'écho français des appels hypocrites à l'œcuménisme régulièrement lancés par le pape : les religions doivent s'unir, moins pour tenter de résoudre leurs incompatibilités irréductibles que pour opposer un front commun aux laïques, aux athées (ces "insensés" d'après le pape), aux rationalistes.

A l'approche du centenaire de la loi de 1905, les laïques vont donc devoir redoubler de vigilance afin que, armés de leurs truelles et de leurs frêles échafaudages, le maçon Sarkozy et les apprentis qui l'ont accompagné ce 11 octobre n'entreprennent pas, avec les deniers publics, d'autres chantiers agréables aux religieux : la construction de mosquées et d'écoles confessionnelles musulmanes. L'heure n'est pas au développement, et au financement public, des religions.


21 octobre 2004


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