Soirée de soutien à Ashraf Fayad,
poète palestinien condamné à mort en Arabie Saoudite
pour athéisme

Maison de la Poésie, Paris

Lundi 14 décembre 2015

La Maison de la Poésie a fait salle comble pour la soirée de soutien à Ashraf Fayad. Le poète palestinien a été condamné à mort en Arabie Saoudite pour athéisme le 15 novembre 2015 et de nombreux poètes et écrivains lui ont témoigné leur soutien ce 14 décembre à Paris.

Après que la soirée a été ouverte par Francis Combes, Jean-Pierre Siméon a lu les messages de soutien spécialement adressés par Adonis, Tahar Ben Jelloun, Boualem Sansal et André Velter dont la formule a bien résumé le sentiment commun : "avec lui et pour lui, mécréants de tous les pays, unissez-vous !"

Des auteurs se succèdent ensuite pour lire les poèmes de Ashraf Fayad, au son magnifique de la cithare de la Tunisienne Hend Zouari. L'auteur turc Nedim Gürsel évoque d'abord le portrait néfaste qui est fait des poètes dans le Coran pour observer ensuite, sans surprise, que dans un pays qui est gouverné par la charia, il n'est pas étonnant qu'un poète soit condamné. Il rappelle aussi que, actuellement, trente journalistes sont emprisonnés dans son pays. La poétesse syrienne Hala Mohammad lance que "la poésie, c'est la voix des absents", et son pays en compte d'innombrables dans la tragédie qui le détruit chaque jour un peu plus. L'actrice Juliette Binoche a aussi marqué son engagement en lisant plusieurs poèmes.

Avec la présence de Christiane Taubira

La soirée a aussi compté une personne dont la présence n'avait pas été annoncée : Christiane Taubira, ministre de la Justice. Très applaudie, elle est demeurée dans l'assistance sans intervenir mais sa venue est une implication réelle dans le soutien à Ashraf Fayad contre l'injustice saoudienne. Le 10 décembre, Florence Berthout, maire de droite du 5^ème arrondissement, assurait les réactionnaires Loubavitch de son amitié pour la célébration antilaïque de Hanoucca devant la Sorbonne. Christiane Taubira, par contre, a affiché un engagement beaucoup plus fort et en adéquation avec sa fonction. Entre les deux femmes politiques, le choix est vite fait.