Menaces de mort pour apostasie contre un journaliste en Arabie Saoudite
La dramatique litanie des menaces de mort pour apostasie en terre d'islam s'est enrichie d'un exemple supplémentaire depuis quelques jours. Le 4 février, un journaliste saoudien a adressé quelques mots au fondateur de la secte musulmane à l'occasion du jour anniversaire de la naissance de celui-ci. Hamza Kashgari disait ceci à Mahomet sur son compte Twitter @Hmzmz : "Je dirais qu'il y a des choses que j'aime chez Toi, mais il y a aussi des choses que je déteste chez Toi et ne peux plus comprendre", "Je ne prierai pas pour Toi".
Cette apostrophe imaginaire a valu au jeune saoudien de 23 ans, qui travaille dans un quotidien local de Jeddah, l'effet promis par le Coran : une avalanche de menaces de mort. Il a alors tenté de fuir en Nouvelle-Zélande via la Malaisie le 6 février mais a été arrêté à Kuala Lumpur. Aucun traité d'extradition n'existe entre la Malaisie et la riante théocratie saoudienne mais l'homme a été renvoyé chez les wahabites le 12 février ce qui équivaut à programmer sa mort. Il est accusé d'apostasie par le comité saoudien des fatwas bien qu'il se soit repenti sur Twitter. De plus, quiconque soutient Hamza Kashgari est aussi passible de poursuites.
Le drapeau saoudien annonce lui-même le verdict qui attend toute personne accusée de blasphème ou d'apostasie : la décapitation par le sabre, le même genre de quincaillerie rutilante que celle qui avait été offerte à Nicolas Sarkozy lors de sa visite en janvier 2008. Contre l'application des pratiques islamiques barbares, seule la mobilisation internationale peut permettre à Hamza Kashgari d'avoir la vie sauve. Les féodaux saoudiens savent que l'existence ne se limite pas aux prosternations coraniques mais que les liens commerciaux avec le monde impie méritent toutefois d'être entretenus pour cause de vente de pétrole. C'est parce qu'ils sont plus préoccupés de la sauvegarde des relations économiques entre États que par un humanisme universel que doivent être exercées des pressions contre les fascistes au croissant pour sauver Hamza Kashgari.
Bien sûr, hors des sociétés contaminées par l'absolutisme islamique, certains réussiront l'exploit de s'élever contre les sentences de mort garanties par ces théocraties en niant simultanément que l'islam porte en lui les germes de tant de cruauté. Un tel exercice de manipulation de haut vol, à mener yeux clos et oreilles bouchées, offrira le peu glorieux avantage de ne pas subir les accusations de racisme par les inquisiteurs qui sévissent habituellement en France.
Sources : Amnesty International (10 février 2012), Le Monde, Libération, AFP et Gulfnews du 13 février 2012
13 février 2012
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