La justice égyptienne ordonne le divorce pour écrits
diffamatoires envers l'islam
En 1993, des avocats islamistes intentent une action en justice envers le
professeur Nasr Abou Zeïd pour avoir, selon eux, porté
atteinte à l'islam. On reproche au professeur d'avoir proposé
une relecture du Coran en qualifiant certains passages de légendes.
Nasr Abou Zeïd est coupable de ne pas suivre, tête baissée,
le troupeau islamiste, bien qu'il continue à se déclarer
croyant. Les fanatiques, dirigés par le cheikh Youssef El Badri,
demandent que soit prononcé le divorce de l'enseignant et de sa
femme.
Le verdict final a été donné le 5 août 1996
en donnant raison aux plaignants. La Cour de cassation du Caire a ainsi
estimé qu'il y avait bien "apostasie apparente dans les
écrits, les oeuvres et les livres publiés par le professeur
Nasr Abou Zeïd". Celui-ci et son épouse s'étaient
réfugiés aux Pays Bas avant l'annonce du verdict et leur
retour en Egypte les mettrait donc en danger de mort. La fréquence
des attaques des islamistes et la complicité de la justice
constituent une alarme grave à la liberté de pensée dans
la société égyptienne. L'écrivain anti-islamiste
Farag avait été assassiné en juin 1992 par des
extrémistes avec l'accord de dignitaires religieux comme cela est
effectivement dit dans le Coran.
Août 1996
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