Les actes antisémites se sont multipliés en France fin mars et début avril 2002: incendies de synagogues, insultes, jets de pierres, graffitis antijuifs... La politique brutale du général Sharon trouve là de nouvelles victimes, preuve supplémentaire de son absurdité. Une première vague d'actes antisémites avait eu lieu fin 2000 lors du déclenchement de la 2ème intifada. Cette deuxième lame de fond fait maintenant suite à l'entrée de l'armée israélienne en Palestine en réaction aux attentats suicides dirigés principalement par les milices islamistes Hamas et Djihad islamique.

Confondant la haine du juif et la revendication légitime du peuple palestinien à disposer de sa propre terre, des délinquants issus des quartiers les plus difficiles des grandes villes françaises et inspirés par l'islam s'attaquent systématiquement à tout ce qui représente le judaïsme: lieux de culte, commerces casher, association sportive et écoles sont les cibles de cette nouvelle guerre de religion. Disciples aveugles d'une religion qui n'a jamais su s'imposer autrement que par la force, les auteurs de ces exactions rappellent leur proximité d'un autre monothéisme, chrétien celui-là, qui a forgé la haine du juif dans l'humanité entière par deux millénaires de dénonciation du "peuple déicide".

Si cette brusque flambée de violence trouve une part de son explication dans la situation sociale difficile des quartiers concernés, ce serait pratiquer la désinformation qu'en négliger le caractère religieux. C'est la même réticence à désigner ces agressions comme religieuses qui a fait dire aux analystes des guerres de Yougoslavie que la religion n'était pour rien dans les conflits des Balkans. Le mot "religion" s'efface devant celui d'"ethnie" ou de "banlieue" quand le contexte rappelle trop les années sombres du 16^ème siècle où catholiques et protestants guerroyaient à la gloire de leur dieu imaginaire.

Liste non exhaustive des actes antijuifs du 29 mars 2002 au 19 avril 2002: