Aux Etats Unis les adversaires de l'avortement n'ont pas attendu la vague de contamination à la maladie du charbon d'octobre 2001 pour envoyer des lettres de menaces à l'anthrax (traduction de la lettre d'information d'American Atheists du 9 novembre 2001).

En pleine période de panique sur l'anthrax et le bio terrorisme, les médias semblent oublier un fait majeur: la peur d'une attaque biologique n'est pas une nouveauté pour les praticiens de l'avortement. Depuis des années les cliniques sont bombardées de menaces d'empoisonnement à l'anthrax, et ce bien avant que cette forme de terrorisme soit pratiquée par des fanatiques comme Oussama Ben Laden.

Le 16 octobre, 170 cliniques aux USA ont reçu des lettres de menaces prétendant contenir l'anthrax mortel. Giger Otis de Village Voice a écrit : "Les services officiels du gouvernement ont paré une vague d'exposition à l'anthrax et se demandèrent si les attaques provenaient de terroristes du Moyen Orient ou de l'intérieur du pays."

Les menaces, déclarent les praticiens de l'avortement, sont le fait de fanatiques anti-avortement qui ont aussi incendié des cliniques, tué des docteurs et impliqués dans d'autres formes de violence. "Nous avons toujours soutenu que les extrémistes anti-avortement ont utilisé le terrorisme contre les centres qui le pratiquent" déclara Vicki Saporta de la Fédération Nationale pour l'Avortement. "Et maintenant que le pays est soumis à une terreur similaire, j'espère que le gouvernement nous comprendra mieux."

La Fédération Nationale pour l'Avortement a affirmé que d'octobre 1998 à janvier 2000, c'est un total de 80 lettres de menaces à l'anthrax qui ont été reçues, toutes étant des fausses alertes. Le FBI n'a toujours pas identifié les expéditeurs.

Les dernières menaces à l'anthrax provenaient de l'Armée de Dieu, un groupe qui a fait de semblables menaces dans le passé. La lettre prévient : "Vous avez été exposé à l'anthrax, nous allons vous tuer". La plupart du temps la poudre a été identifiée comme non mortelle, mais tous les résultats ne sont pas encore connus.

Y'aurait-il deux poids deux mesures dans la manière avec laquelle l'administration Bush, et plus particulièrement le Département de la Justice dirigé par le prêcheur pentecôtiste John Ashcroft, traite les menaces à l'anthrax ? Les courriers adressés aux médias les plus influents ou aux membres du gouvernement retiendraient plus l'attention alors que la terreur procurée en direction des cliniques où se pratique l'avortement serait minimisée ? Priscilla Smith du Center for Reproductive Law and Policy émet de forts doutes sur l'émotion que pourraient générer les 170 menaces récentes. "L'Attorney general John Ashcroft a récemment parlé longuement du terrorisme biologique et de la réponse du gouvernement" déclara Smith. "Mais à aucun moment il ne mentionna ces lettres. Il n'a été question que du sénateur Daschle et de Tom Brokaw".