Les abattages de moutons de l'Aïd el kebir
Les fêtes religieuses se déroulent à des dates aisément prévisibles et offrent régulièrement les mêmes réjouissances. Il en va donc du sacrifice du mouton de l'Aïd el kébir comme de Noël ou de Pâques. Chaque année un spectacle identique est donné à voir aux autorités sanitaires qui font le même constat désespéré : les musulmans n'ont que faire des contraintes d'hygiène et des possibilités d'abattage mises à leur disposition par l'Etat.
Dans les années précédentes, les préfectures avaient multiplié les sites dérogatoires pour l'abattage des ovins mais les remontrances du Conseil d'Etat et de l'Union Européenne en ont décidé autrement. Pour l'édition 2003, l'Etat avait pourtant préparé le terrain (Libération 10 et 11 février 2003). 2300 moutons avaient été rassemblés à Pantin, en région parisienne, afin que les musulmans puissent venir s'y approvisionner et éviter le marché parallèle, très actif pour l'Aïd el kébir. La procédure prévoyait qu'après que le croyant ait choisi la bête vivante celle-ci devait être tuée dans un abattoir. Mais les musulmans n'ont pas vraiment adhéré à cette nouvelle procédure et les sacrifices clandestins lui ont, encore une fois, été préférés.
Face à cette pagaille, quelques initiatives ont tenté une autre approche qui suggère que le sacrifice peut être remplacé par un don financier. Des responsables de l'Etat se sont risqués sur ce terrain théologique, le recteur de la Mosquée de Paris et l'UOIF ont fait de même. En 2001, l'épidémie de fièvre aphteuse était survenue fort à propos pour convaincre tout ce petit monde désorganisé de ne pas procéder aux abattages. Quelle astuce faudra-t-il encore inventer pour les prochaines années ?
Il n'est pas inutile de rappeler que le sacrifice du mouton est l'imitation de la légendaire immolation d'un bélier par Abraham (Genèse 22). Dieu, dans son infinie bonté, avait ordonné à Abraham de sacrifier son fils Isaac en son honneur. Tout heureux de cette marque de faveur divine, le patriarche s'empresse d'emmener le gamin dans la montagne en lui racontant diverses sornettes pour éviter sa curiosité incorrigible. Noter que c'est Isaac lui-même qui portait le bois destiné ensuite à le consumer sur le bûcher. Arrivé sur les lieux, Abraham prépare un autel sur lequel il place son fils, lève son couteau et à ce moment précis, stupeur, Dieu se ravise et annonce que c'était une blague, qu'en fait il ne le désirait pas vraiment, juste un test pour éprouver sa soumission. Abraham est donc véritablement le premier musulman puisque "musulman" signifie "soumis". Dieu, qui aimait bavarder par l'intermédiaire de son ange, ordonne alors de remplacer le gosse par un bélier qui passait par là. On peut néanmoins douter de l'état mental de l'animal car sa stupidité l'avait envoyé dans un buisson où il s'était coincé les cornes. Abraham obéit et envoie promptement l'animal de vie à trépas. L'opération est tout bénéfice pour Abraham : il conserve son fils, un méchoui lui tombe du ciel et d'innombrables conquêtes militaires sont promises à sa descendance par un Dieu vengeur. C'est en souvenir de ce glorieux exemple d'obéissance aveugle que chaque année des millions de musulmans égorgent des moutons, en prononçant le nom d'Allah et s'orientant vers La Mecque évidemment. La force de l'islam est dans ses symboles...
21 février 2003
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